Christophe Richard, l’antihéros de « Sale temps sur Arcachon » est de retour dans le second opus de Patrice Vergès « Tempête sur le Bassin ». Nous sommes en novembre 1967 : notre libraire arcachonnais, toujours aussi lunaire, découvre soudain qu’il a un frère, mais pas n’importe quel frère, puisqu’il s’agit d’un proxénète bordelais notoire à la tête d’un des plus importants réseaux de prostitution de la ville. Christophe Richard ne se doutait pas dans quel sinistre engrenage mêlant chantage, sexe et violence il allait être pris. Lui qui a l’étoffe d’un héros en robe de chambre devra trouver en lui des ressources insoupçonnées pour sauver sa peau et celle de ses proches. Rythmé par les airs des années soixante – Procol Harum, Claude François etc. – ce roman policier, qui se déroule presque entièrement à Arcachon, plonge le lecteur dans un univers glauque où la noirceur de l’âme humaine rivalise avec celle des sombres nuages annonciateurs d’une « Tempête sur le Bassin » dont ne sortent indemnes ni les personnages, ni le lecteur. L’humour souvent corrosif de l’auteur vient égayer ce polar noir qui ne décevra pas les amateurs du genre. L’adage « jamais deux sans trois » se vérifiera-t-il et Patrice Vergès nous proposera-t-il un troisième volume des aventures de Christophe Richard ? Si tel est le cas, nous ne formerons qu’un vœu : que l’histoire se déroule en été et que la luminosité du ciel arcachonnais fasse oublier les trombes d’eau des deux premiers épisodes. Avec Patrice Vergès, la littérature arcachonnaise compte désormais un nouvel écrivain de talent, qui plus est dans le genre difficile du roman policier.
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