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a
création d’une bibliographie du Bassin
d’Arcachon est une œuvre collective originale. Cette
région
a généré depuis longtemps une littérature
aujourd’hui
pléthorique qui touche à tous les genres et dont
la production tend à s’accélérer.
Personne jusqu’alors
ne s’est attaché à la répertorier
le plus complètement
possible.
Chacun d’entre vous est donc invité à participer à cette
aventure.
Comme rédacteur occasionnel, simplement pour les quelques livres
"coup de cœur" qu’il souhaite y voir figurer à sa
manière
en espérant qu’un autre ne l’aura pas fait avant lui.
Comme rédacteur plus assidu, impatient de voir l’ensemble
prendre de l’ampleur.
Chacun apporte sa pierre, ou plutôt ses livres,
comme il l’entend selon son inspiration et son style, pour
que l’ensemble soit le plus diversifié possible. La
diversité étant l’une des qualités premières
d’une œuvre collective.
Seule une exigence de rigueur
est demandée dans la collation du nom de l’auteur, du
titre, de l’éditeur, de l’année d’édition
puisque cette base a vocation à devenir un outil de travail
pour les chercheurs ou les simples curieux.
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Les auteurs et leurs livres
(Il y a 219 livres dans la base) |
Rajsfus Maurice
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Titre du livre : L'affaire Pascal Taïs. Autopsie d'une bavure, (Arcachon, 7 avril 1993)
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Editeur : L'Esprit Frappeur
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Date de parution : 2004
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Ville de parution : Paris
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Nombre de pages : 87
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En ce début de 21ème siècle, tous les livres consacrés à Arcachon, et ils sont nombreux, flattent la fierté des lecteurs autochtones et donnent aux autres l’envie de venir visiter une ville si pleine d’attraits. Celui-ci fait exception et c’est sans doute pour cela qu’il n’apparaît jamais dans la vitrine des libraires locaux. Maurice Rajsfus est un historien ayant publié plusieurs ouvrages sur les juifs et la seconde guerre mondiale et qui, ces derniers temps, semble s’intéresser plus particulièrement aux dérives policières. Dans cette petite étude, il raconte le calvaire de Pascal Taïs, retrouvé massacré au petit matin dans les sous-sols du Commissariat d’Arcachon, et de ses parents qui demandent vainement depuis lors que justice passe… |
Dans la soirée du 6 avril 1993, Pascal Taïs, âgé de 33 ans, s’invective bruyamment avec son amie devant le Casino de la Plage. Une patrouille de police appréhende les deux trublions. Pascal Taïs est malade, il est sidéen et sans doute en fait-il état puisque tout le monde se retrouve quelques instants plus tard à l’hôpital Jean Hameau. Là, première surprise. Si le corps médical s’oppose vertement à ce que l’un de ses patients soit «matraqués sur la tête» à l’intérieur même de l’hôpital, il ne semble pas avoir été aussi véhément à l’encontre d’autres traitements guère plus amènes. La dame est relâchée, l’homme est ramené au commissariat de police où il est enfermé dans la cellule de dégrisement. On l’y retrouvera mort le lendemain matin, couvert de coups et d’ecchymoses, baignant dans son sang et ses excréments. Les parents porteront plainte pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Plusieurs enquêtes seront diligentées aux termes desquelles les causes du décès seront d’abord imputées à un bénin accident de la circulation, sans froissement de tôle, dont aurait été victime Pascal Taïs en fin d’après-midi du 6 avril. Ensuite aux conséquences d’une altercation qui aurait suivi, puis à la chute qu’il aurait faite de la table d’examen à l’hôpital, mais si, mais si, et enfin au fait qu’il serait tombé pendant son sommeil de la banquette en ciment réservée au repos des prisonniers dans la cellule du commissariat. Il se trouvera un juge d’instruction pour rendre une ordonnance de non-lieu et un autre pour la confirmer nous rappelant ainsi cette terrible citation : « N’y a-t-il pas de quoi toujours trembler à la pensée que notre vie, notre honneur, notre liberté, dépendent du cerveau d’un homme qui n’avait d’autre rêve, à vingt ans que celui de devenir fonctionnaire. » Les parents de Pascal Taïs, auquel le plus gros reproche qu’on semble lui avoir fait était de ne pas porter un patronyme gaulois, seront déboutés dans toutes les procédures qu’ils engageront. Le père dira : « Je n’ai jamais été entendu, à travers des dizaines de requêtes envoyées à qui de droit, sans autre réponse que le flou le plus total, l’obscurantisme le plus complet, la partialité la plus choquante, l’indifférence la plus méprisante. Et enfin, l’ordonnance de non-lieu la plus injurieuse… » Si bien qu’aujourd’hui l’affaire est pendante devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mais le plus surprenant dans la lecture de cet ouvrage, surtout pour ceux qui ne connaissent pas la ville, reste que son auteur n’y aborde jamais l’attitude ou la réaction de la population locale. Il est vrai qu'Arcachon n’est pas la banlieue où pareille affaire enflamme immédiatement les cités. A Arcachon, cette affaire n’a rencontré que l’indifférence glaciale da la population. A vous faire froid dans le dos… |
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Le château Deganne vers 1870. Photo de I. Chalot |