[Art & culture]
Forêt (5)
[Géographie]
[Histoire]
   - Générale (9)
[Littérature]
[Marine]
[Médecine]
Pêche (6)
[Sciences naturelles]
[Tourisme]
 
 
 
les dix derniers livres
 
les auteurs
 
tri alphabétique des auteurs
 
 
 
 
 
 
archives
 
Recherche
 
Statistiques
 
Guide de l'utilisateur
 
Guide (format doc)
 
 
Arcachon - Cartes postales anciennes
 
Les pinasses du bassin
 
 
Le monde du silence (les dessous du bassin)
 
Arcachon : un guide
 
les Voiles d'Antan du bassin d'Arcachon
 
 
 






a création d’une bibliographie du Bassin d’Arcachon est une œuvre collective originale. Cette région a généré depuis longtemps une littérature aujourd’hui pléthorique qui touche à tous les genres et dont la production tend à s’accélérer. Personne jusqu’alors ne s’est attaché à la répertorier le plus complètement possible.

Chacun d’entre vous est donc invité à participer à cette aventure.
Comme rédacteur occasionnel, simplement pour les quelques livres "coup de cœur" qu’il souhaite y voir figurer à sa manière en espérant qu’un autre ne l’aura pas fait avant lui.
Comme rédacteur plus assidu, impatient de voir l’ensemble prendre de l’ampleur.

Chacun apporte sa pierre, ou plutôt ses livres, comme il l’entend selon son inspiration et son style, pour que l’ensemble soit le plus diversifié possible. La diversité étant l’une des qualités premières d’une œuvre collective.

Seule une exigence de rigueur est demandée dans la collation du nom de l’auteur, du titre, de l’éditeur, de l’année d’édition puisque cette base a vocation à devenir un outil de travail pour les chercheurs ou les simples curieux.

Pour obtenir une clé d’accès, adressez un mail au webmestre

 

Les auteurs et leurs livres
(Il y a 219 livres dans la base)
Doumax Jeune F.
Titre du livre : Procès et condamnation de l'abbé Junqua pour outrage à la morale publique et religieuse, aux bonnes mœurs, à une religion reconnue par l'Etat. – Excitation à la haine et au mépris des citoyens les uns envers les autres.
Editeur : Imprimerie Duverdier & Cie
Date de parution : 1872
Ville de parution : Bordeaux
Nombre de pages : 76
L’effondrement du Second Empire, en privant le curé Mouls de nombre des appuis sur lesquels il comptait pour lui assurer une promotion épiscopale, le maintenait dans un poste subalterne à la cathédrale de Bordeaux quand au début de l’année 1872, le journal bordelais la Tribune publiait en feuilleton le roman d’un auteur anonyme intitulé Les mystères d’un évêché.
Cette publication faisait scandale et était vite interrompue par l’autorité judiciaire.
Dès le mois de juin suivant, l’affaire se plaidait devant la cour d’assises de Bordeaux, c’était la règle à l’époque.
Les prévenus étaient trois.
Le premier, à l’évidence le meneur, François-Xavier Mouls ancien curé d’Arcachon, avait jugé plus prudent de mettre une frontière entre les rigueurs de la loi et lui, en se réfugiant à Bruxelles. Son comparse tout comme lui prêtre, François Junqua, était défendu par Maître Mie et le dernier, Jean Peychez, qui était là pour être le gérant du journal, par Maître Le Chevalier.
Cette plaquette est en quelque sorte la sténographie des débats. Encore que si elle reprend l’intégralité des réquisitoires, elle passe beaucoup plus rapidement sur les plaidoiries de la défense qu’elle élude d’une pirouette. Sans doute avec raison, puisque Albert de Ricaudy écrira en 1930 : « M. Mie parla pendant six heures, beaucoup, semble-t-il pour ne rien dire… Bref, il remplaça la qualité de sa plaidoirie par la quantité et son argumentation par des digressions. »
Bien qu’il s’en défende à plusieurs reprises, la très longue intervention du Procureur Général tient souvent plus du sermon que du réquisitoire : la soutane du prêtre n’était-elle pas alors de la même couleur que la robe du magistrat ?
Cette plaquette est sans doute, par son côté juridique, assez fastidieuse à lire. Pourtant elle propose une intéressante étude de texte autour du roman du curé Mouls, mais sans, il est vrai, en révéler les clés.
Ni les prévenus, ni le Ministère Public n’avaient intérêt à leurs divulgations et nous restons sur notre faim.
Le passage (page 55) où le Procureur Général évoque un échange de lettres entre les deux prêtres dans lesquelles ceux-ci, par code, désignent l’évêché et l’évêque respectivement par la librairie et le libraire… est assez savoureux et nous plonge dans un véritable roman d’espionnage.

La lecture de ce document laisse une double impression.
La première, désagréable, d’assister à l’un de ces procès en sorcellerie dans lesquels, deux cent cinquante ans plus tôt, la Justice n’hésitait pas à se fourvoyer ; la seconde plus sympathique, de regarder un film comique, Laurel & Hardy dans les ordres, où l’un court après une ambition démesurée quand l’autre est poursuivi par le démon de midi.
Mais la soutane empêchant de courir vite, le premier n’atteint jamais la mitre qu’il convoite et le second est vite rattrapé par le démon…

La Cour d’assises aura la main un peu lourde. Peychez écopera de 3 mois de prison et 2 000 francs d’amende – et à cette époque, quand on était condamné à une peine de prison, on l’effectuait entièrement – Junqua sera gratifié de 2 ans de prison et de 3 000 francs d’amende. Mouls, quant à lui, sera condamné par défaut à la même peine que son complice Junqua. Ce qui paraît indulgent, d’abord pour être l’auteur des Mystères d’un évêché et ensuite pour ne pas s’être présenté devant la Cour d’assises.
Junqua fera 2 ans ½ de prison parce qu’à sa peine s’en ajoutait une autre de 6 mois pour port illégal de soutane. Après quoi, il défroquera définitivement et s’installera à Paris où il se mariera : le démon avait été le plus fort…


Mots clefs : Mouls
30 06 2006 par Jean-Pierre Ardoin Saint Amand
 

Le château Deganne

Le château Deganne vers 1870. Photo de I. Chalot


Powered by CuteNews